Violences sexuelles sur les enfants dans l'Église catholique

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Quel est l’enjeu ?

Les enfants ont longtemps souffert d'abus sexuels systémiques au sein des institutions religieuses du monde entier - un problème vieux de plusieurs siècles, entouré de secret, de dissimulation et d'absence de responsabilité. L'Église catholique est l'une de ces institutions qui, en 2014, ont fait l'objet d'une surveillance internationale. Le Saint-Siège, l'État souverain dirigé par le Pape, qui à son tour dirige l'Église catholique, a vu son bilan en matière de droits de l'enfant examiné par les Nations Unies pour la première fois en près de 20 ans. L'État a été interrogé principalement sur l'ampleur mondiale des abus sexuels commis contre des enfants au sein de l'Église par son propre clergé, sur les dissimulations qui ont eu lieu depuis les plus hauts niveaux d'autorité, sur le déni de justice et d'indemnisation des victimes, et sur l'échec du système à protéger efficacement les enfants. 

La façon dont l'Église catholique a réagi à son scandale d'abus sexuels donne un caractère dangereux à la façon dont les institutions puissantes considèrent et traitent les enfants et leurs droits humains.

Quel est le problème ?

En amont de l'examen du Saint-Siège par l'ONU, CRIN a publié un rapport global qui documentait la façon dont l'Église catholique a cherché, pendant de nombreuses décennies, à garder les abus cachés pour protéger son image, en transférant des prêtres abusifs d'une paroisse à l'autre ou à l'étranger, en refusant de collaborer avec les autorités civiles lors des enquêtes sur les abus et en s'opposant à une réforme juridique nationale qui aiderait les victimes à demander justice.

Pour commencer à améliorer son effroyable bilan en matière de droits de l'enfant, l'ONU a recommandé au Saint-Siège de réformer les procédures internes de l'Église, notamment dans les domaines de la protection de l’enfant et de la prévention des abus, de la transparence et du signalement, et de la redevabilité. Mais des structures internes obscures et rigides et un manque chronique de volonté politique continuent à retarder tout progrès. Ces facteurs ouvrent inévitablement la voie à la perpétuation de certains des pires crimes contre les enfants et au déni de justice pour les victimes. 

Quelle est la solution ?

La transparence, l'accès à la justice pour les enfants et la protection contre la violence sont essentiels. L'Église catholique doit de toute urgence réformer ses politiques internes afin de s'ouvrir au contrôle des droits de l'homme, d’empêcher les dissimulations et de permettre aux victimes d'accéder à la justice. À cette fin, l'Église devrait tout d'abord imposer une politique de tolérance zéro en matière d'abus sexuels sur les enfants et veiller à ce qu'elle soit appliquée dans tous les pays où elle est présente. 

De plus, l'Église devrait choisir la divulgation complète des informations plutôt que l'auto-préservation en ne dissimulant pas les scandales qui permettent aux agresseurs d'enfants de nuire à d'autres enfants et en coopérant avec les autorités civiles pour permettre aux victimes d'accéder à la justice. L'Église deviendrait ainsi plus transparente, plus honnête et plus respectueuse des lois, pour le bien de ses fidèles et de sa propre crédibilité qui est compromise.